La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a confirmé le 10 janvier 2024 une importante augmentation des prix de l’électricité pour février 2024, évaluée à 10 %.
Cette hausse s’explique principalement par la suppression du Bouclier Tarifaire, entraînant ainsi une augmentation des taxes comme la Taxe Intérieure de Consommation Finale d’Électricité (TICFE).
Le gouvernement a tout de même souligné souligne que cette augmentation est la seule prévue pour l’année en cours.
L’évolution du prix du kWh d’électricité est heureusement moins importante qu’en 2023 qui affichait une première hausse de +19% en Février et une deuxième de +10% en Aout.
Mais globalement depuis 2020, le coût de l’électricité n’a cessé d’augmenter. En seulement quatre ans, le montant total de la facture a subit une augmentation moyenne de 59% entre 2020 et 2024.
La crise énergétique a émergé en 2021 avec la reprise de l’activité économique post-pandémie.
La forte demande a entraîné une augmentation significative du prix du gaz sur le marché de gros, étant donné que le prix de l’électricité est lié à celui du gaz, et que le gaz contribue à 20 % de la production électrique en Europe.
En février 2022, l’offensive russe en Ukraine a conduit à des sanctions de la part de la France et d’autres pays européens, coupant ainsi leur approvisionnement en gaz russe. Cette action a exacerbé la crise énergétique existante, entraînant une nouvelle augmentation des prix.
Entre-temps, bien que la France dispose d’un parc nucléaire important, représentant près de 70 % de son mix énergétique, seuls 44 des 56 réacteurs nucléaires sont opérationnels. Les 12 autres sont à l’arrêt en raison de la dégradation de leurs équipements.
On peut remonter encore plus loin, à la libéralisation du marché en 2009 le prix de l’électricité était de 0,1081 € contre 0,2516 € aujourd’hui. (soit une augmentation de + 127% là où l’inflation a augmenté de +27% sur la même période.
Cette ouverture de la concurrence a permis aux consommateurs français de choisir leur fournisseur d’électricité parmi une gamme plus large d’entreprises, favorisant ainsi la concurrence et potentiellement la baisse des prix. Et pourtant, depuis lors, les prix n’ont cessé d’augmenter.
C’est à partir du 1ᵉʳ février 2024 que la hausse se fera ressentir, voici comment la hausse affecte les prix du kWh pour différentes options de tarification :
Option Base : augmentation de 8,6 %
Option Heures Pleines / Heures Creuses : augmentation de 9,8 %
Options EJP et Tempo : augmentation dépassant les 10 %.
Considérons le cas d’une famille de quatre personnes résidant dans une maison de 100 m² chauffée exclusivement à l’électricité. Selon les estimations d’EDF, leur consommation annuelle moyenne est de 14 000 kWh. Avec l’augmentation de cette taxe, cela se traduira par un coût supplémentaire de 210 euros par an, soit 17,50 euros par mois.
Pour un couple avec un enfant, habitant un appartement de 80 m², la consommation estimée est de 6 700 kWh par an. La hausse de cette taxe représentera donc un coût additionnel de 100 euros par an, soit 8,40 euros par mois.
Quant à une personne seule vivant dans un appartement de 30 m², sa consommation annuelle est estimée à 3 600 kWh.
Cette augmentation de la taxe entraînera un surcoût de 54 euros par an, soit 4,50 euros par mois.
Instauré fin 2022 pour lutter contre l’inflation, le Bouclier Tarifaire a été un rempart contre l’augmentation des prix de l’électricité, limitant d’abord les hausses à +4%, jusqu’en 2023, puis à +15% jusqu’en 2024.
Il permettait ainsi de financer 34% du montant total de la facture d’énergie des Français mais avec un coût est exorbitant pour l’Etat, environ 16 milliards d’euros.
Pour faire face à cette charge financière conséquente, il a donc été annoncé une sortie progressive du Bouclier Tarifaire d’ici 2025.
En vue de remplacer le bouclier tarifaire, le gouvernement et EDF ont convenu d’instaurer un tarif uniforme pour l’électricité d’origine nucléaire à partir de 2026, et ce pour une période de 15 ans. Le prix devrait se situer autour des 70€ le mégawattheure et le but est de stabiliser les prix de l’électricité pour les consommateurs de façon permanente
Dans le cadre du bouclier tarifaire, la TICFE (Taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité) avait été abaissée à 1 euro par mégawattheure (MWh) pour les particuliers, alors qu’elle était auparavant de 32 euros.
Cette réduction était le minimum requis par la réglementation européenne.
Cependant, la réduction de la TICFE à un niveau quasi nul se traduisait par un manque à gagner de 9 milliards d’euros par an pour les finances publiques.
C’est pour cette raison que cette taxe a été rétablie partiellement (à 70%) et son rétablissement intégral fixé au 1er février 2025, à 21 euros le MWh, soit quasiment le plafond fixé par le législateur
Selon les rapports de la CRE, il est probable qu’il n’y aurait pas eu d’augmentation des tarifs sans le rétablissement de cette taxe.
Tout d’abord, une augmentation du tarif d’utilisation du réseau électrique est prévue pour le 1ᵉʳ Août 2024, entraînant une hausse de 1% à 2% du prix final.
L’accise sur l’électricité devrait de nouveau augmenter en Février 2025, passant de 21€ à 32,44€ du MWh, ce qui entraînera une nouvelle augmentation du prix de l’électricité de 4 à 5%.
La transition énergétique requiert d’importants investissements, principalement dans le développement de nouvelles capacités de production renouvelables.
Les besoins en investissement pour la production et les flexibilités, hors réseaux, sont estimés entre 25 à 35 milliards d’euros par an d’ici 2030-2035, soit un triplement par rapport à la décennie précédente.
La nécessité pour l’État de financer la construction de nouvelles centrales nucléaires à hauteur de 52 milliards d’€ pourrait aussi conduire à de nouvelles hausses.
Et surtout, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 a prévu la suppression progressive de l’ARENH d’ici fin 2025.
L’ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique) est un mécanisme mis en place en 2011 pour garantir la concurrence sur le marché français de l’électricité.
Il permet aux fournisseurs alternatifs d’acheter une partie de la production d’électricité nucléaire d’EDF à un prix régulé (environ 42€/MWh en 2023).
Certains craignent une flambée des prix, notamment pour les petits fournisseurs et les consommateurs les plus fragiles.
D’après les données du ministère de la Transition écologique pur les 5 dernières années, le tarif moyen de l’électricité pour les ménages français grimpe de 14,5 % par an, un taux bien plus élevé que l’augmentation des prix à la consommation, qui est de 4,9 %.
Plusieurs raisons à cela :
Les tensions géopolitiques, les problèmes d’approvisionnement en gaz naturel et les investissements massifs dans les énergies renouvelables ont créé une volatilité des prix sur les marchés de l’énergie.
L’augmentation générale des prix touche également l’électricité. Les coûts de production, de transport et de distribution augmentent, ce qui se répercute sur la facture finale des consommateurs.
Enfin, les investissements nécessaires pour développer les énergies renouvelables et moderniser le réseau électrique ont un coût. Ces dépenses sont en partie répercutées sur les tarifs de l’électricité.
Date | Hausse moyenne (tarif règlementé) |
---|---|
1er juin 2019 | + 7,7 % |
1er août 2019 | + 1,49 % |
1er février 2020 | + 3 % |
1er août 2020 | + 1,82 % |
1er février 2021 | + 1,93 % |
1er août 2021 | + 0,48 % |
1er février 2022 | + 24,29% |
1er février 2023 | + 20 % |
1er août 2023 | + 10,05 % |
1er février 2024 | + 0,18 % |
L’utilisation de l’énergie photovoltaïque est une solution de premier choix pour faire face à l’augmentation du prix de l’électricité.
En installant des panneaux solaires sur les toits, les consommateurs peuvent produire leur propre électricité et réduire ainsi leur dépendance vis-à-vis du réseau électrique traditionnel.
Cela permet non seulement de réaliser des économies sur la facture d’électricité à long terme, mais aussi de contribuer à la transition vers une source d’énergie plus propre et renouvelable.
Il existe en plus de nombreuses aides, pour financer votre installation de panneaux solaires photovoltaïques, comme la prime à l’autoconsommation, l’exonération fiscale ou l’obligation d’achat qui vous permet même de générer un revenu supplémentaire.
Selon une étude de Rothelec, 51% des ménages chauffés à l’électricité projettent d’améliorer ou remplacer leur système de chauffage et 34% “d’intégrer l’énergie solaire dans leur mode de chauffage”.
Seul 4%, pensent à compléter leur chauffage par une solution au bois comme le poêle à granulés.
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